Les rapports de Goma

Stephane Alimasi, Secretaire HEAL Africa

Cette guerre nous l’avons vĂ©cu dans un climat de peur, on attendait des crĂ©pitements de balles, et des bombes, nous sommes restĂ©s dans des maisons sans bouger, nous avions faim, il n’y avait pas de marchĂ© pour s’approvisionner en vivre, et  jusqu’à maintenant dans la ville de Goma,  il n’ya ni  électricitĂ©, ni eau, c’est une situation catastrophique qui peut nous amener des maladies comme le cholera, et autres maladies diarrhĂ©iques. Nous sommes des humanitaires, et nous voulons la paix, et nous sommes prĂȘts Ă  travailler avec tout le monde.

Stephane Alimasi

Docteur Luc Malemo, Medecin HEAL Africa
C’était tres stressant, je venais  d’arriver d’un voyage en Afrique du sud, je suis arrivĂ© chez moi lundi vers 13h, et immĂ©diatement vers 14h, une ambulance est venu me prendre a la maison, sans que j’ai le temps de me reposer, parce qu’il  y avait des blessĂ©s qu’il fallait venir soigner. En arrivant Ă  l’hopital, nous avons trouvĂ© beaucoup de gens qui avait besoin d’ĂȘtre opĂ©rĂ©, nous avons passĂ© la nuit a l’hĂŽpital entrain d’opĂ©rer les blesses. Nous avions reçu 32 malades ce jour la, un est dĂ©cĂ©dĂ©, et les autres sont en bonne santĂ©.

Pendant que je soignais, je savais que j’étais en insĂ©curitĂ©, parce que les balles pourrait m’attraper aussi, je devrais donc faire le choix entre laisser les malades sur la table d’opĂ©ration, et me sĂ©curiser, mais j’ai pris l’option de continuer Ă  travailler en sachant que Dieu protĂšge toute l’équipe, et effectivement Dieu a protĂ©gĂ© tous le staff qui Ă©tait Ă  l’hĂŽpital HEAL Africa cette nuit lĂ , personne n’a Ă©tĂ© blessĂ©e.

Maintenant tout le monde se pose des questions sur l’avenir, je crois qu’il faut laisser le temps au temps, nous ne savons pas ce qui se passe.

Dr Luc Malemo

Docteur Justin Lussy, Medecin HEAL Africa

C’était une grande terreur qui s’est subitement abattue sur la ville et sur HEAL Africa, tout le monde voulait fuir la ville, mais nous nous sommes rendu compte que nous sommes des mĂ©decins, qu’il y aurait des blessĂ©s, qu’il ne fallait pas abandonner. Quelques instants aprĂšs,  nous avons commencĂ© a recevoir des blessĂ©s, nous sommes restĂ©s Ă  l’hopital toute la journee et  toute la nuit, et nous avons ainsi rempli notre mission de medecin.

Nous Ă©tions un peu stressĂ©s, et nous avions peur, mais nous savions que Dieu Ă©tait avec nous, et qu’il allait nous aider Ă  faire notre travail.

Ce qui m’a frappee, ce qu’il y avait des balles qui crĂ©pitaient de partout , mais ni les militaires qui ont quittĂ© la ville, ni les autres qui sont venus ne nous ont pas dĂ©rangĂ© Ă  l’hopital.

Nous avons Ă©tions particuliĂšrement touchĂ©s par les catĂ©gories des malades que nous avons reçu, beaucoup d’enfants, des femmes enceintes. Je me rappelle de cet enfant d’enfant de 12 ans qui a perdu son bras gauche, c’était vraiment vraiment malheureux.

Nous voyons l’avenir avec beaucoup d’espoir, nous savons que le monde entier est entrain de prier pour nous, nous recevons des messages d’encouragements de partout, et cela nous encourage et met en confiance.

Dr Justin

 

Medecin de Goma

Nous Ă©tions a la masion, prĂšs de l’aĂ©roport de Goma, c’est la que la guerre se passait. Vraiment c’était des coups de balles jamais entendu, ma petite fille n’ a pas arrĂȘtĂ© de crier tres fort, elle pleurait, elle ne savait pas ce qui se passait, toute la nuit de lundi et mardi, elle n’a pas dormi. C’est seulement le mercredi qu’elle a passĂ© une journĂ©e dans le sommeil. Je n’étais tranquille, je priais seulement pour que Dieu sauve mon enfant parce qu’elle ne connaissait rien de la guerre.

Je pense que si c’est la paix rĂ©ellement qu’ils sont entrain de nous amener, ils sont les bienvenus, mais si ce n’est pas la paix, je pense que notre Dieu est lĂ  pour la justice et la paix, il va nous les rendre si eux ne veulent pas nous les donner.

Nelly Salome, InfirmiĂšre HEAL Africa

Ce lundi, j’étais ici Ă  l’hĂŽpital quand j’ai vu des blessĂ©s arrivĂ©s, nous les avons reçu et soignĂ©es, Ă  un moment j’étais frustrĂ©e, mais selon le serment que j’avais prĂȘtĂ©  et la souffrance des malades qui arrivaient, j’ai dĂ©cidĂ© d’ĂȘtre courageux et de faire mon travail.

A un moment donnĂ©e, il y a eu une bombe vers Birere qui a retenti vers Birere, j’ai eu trĂšs peur, je ne savais pas comment me comporter, mais je ne pouvais fuir, parce que j’ai  pensĂ© que si je fuyais, les malades allaient aussi ĂȘtre tentĂ© de me suivre, alors qu’il avait beaucoup  parmis eux qui avait encore des plaies aprĂšs avoir Ă©tĂ© opĂ©rĂ©es  des fistules, et qui ne pouvaient pas fuir.

Pour l’instant, je trouve qu’il y a encore beaucoup de peur dans la ville, la paix n’est pas encore revenue.

Nelly Salome

Albetina Lubanda, Patiente Ă  HEAL Africa.

Nous avions trop peur, nous Ă©tions Ă  l’étage ici Ă  l’hĂŽpital, mais nous avons dĂ©cidĂ©e de descendre  dans les bĂątiments d’en bas pour ne pas ĂȘtre frappĂ© par les bombes. Nous avons beaucoup tremblĂ© , nous pensions que nous allions mourir.

Maintenant,  Nous ne savons pas ce qui va arriver aprÚs, et nous ne savons pas ce que penses les uns et les autres, nous voulons seulement la paix, peut importe qui nous dirige.

Albetina Lubanda

Lodia Muagatera, Patiente Ă  HEAL Africa

Nous avions peur, nous Ă©tions dans les lits, aprĂšs que nous ayons subies les opĂ©rations, quand nous entendions les coups de balles, nous avions l’impression que nos plaies allaient se reouvrir,  mais les mĂ©decins nous ont encouragĂ©, et nous ont demandĂ© de ne pas avoir peur.

Je ne sais pas ce qui va se passer demain, mais je veux que notre pays soit en paix et qu’ils arrĂȘtent de se battre pour rien.

Lodia Muagatera

Journaliste, Habitant de Goma

J’étais entrain de faire des reportages dans la guerre, quand je suis rentrĂ©e Ă  la maison, j’ai demandĂ© aux enfants de se mettre Ă  l’intĂ©rieur de la maison, c’est alors que j’ai vu un de mes enfants  qui cherchait de l’eau dehors, tombĂ© par terre, il venait d’etre touchee par une balle.  nous l’avons amenĂ© a l’hĂŽpital HEAL Africa, il a Ă©tĂ© opĂ©rĂ©, on lui a enlevĂ© une rate, et jusqu’à maintenant les mĂ©decins continuent Ă  prendre soin d’elle.

Pour l’instant, nous n’avons rien Ă  faire, Dieu seul connait l’avenir,  mais comme le M23  dit qu’il est venu nous libĂ©rer, nous leur demandons de  remette d’abord l’eau et l’électricitĂ© dans la ville de Goma, parce que nous ne pouvons pas  survivre des balles, et  mourir de faim et de soif.

Jacques Kaliki, MĂ©decin de HEAL Africa

C’était compliquĂ©, on Ă©tait entrain de se prĂ©parer pour rentrer Ă  la maison, subitement nous avons vu des blessĂ©s arrivĂ©s, il y avait des bombes qui Ă©taient tombĂ© sur leurs maisons. Nous les avons reçus, et nous les avons soignĂ©s. Ce n’était pas facile de soigner sous le coup de balles, mais nous avions prĂȘtĂ© le serment d’’hippocrate, nous avons donnĂ© le maximum de nous mĂȘme, et nous avons sauvĂ© les malades, qui aujourd’hui  sont en bonne santĂ©.

J’étais particuliĂšrement  frappĂ© en recevant une femme enceinte qui  avait Ă©tĂ© touchĂ©, malheureusement son enfant Ă©tait dĂ©jĂ  mort dans le vendre, et on n’a pas pu le sauver.

Dr Kaliki

Baruti Kamana, Blessé de Guerre, habitant de Goma

J’étais Ă  la maison entrain de parler au tĂ©lĂ©phone avec un ami, en lui disant qu’il y avait beaucoup de crĂ©pitements des balles un peu partout. Pendant que  j’étais assis dans la chambre, j’ai  vu des Ă©clats d’une bombe qui m’ont atteints sur le tibia et la clavicule, c’est ainsi qu’on m’a amenĂ© ici Ă  l’hĂŽpital oĂč je bĂ©nĂ©ficie des soins.

Mais je suis trĂšs stressĂ©, Je ne vois pas en quoi j’étais censĂ© ĂȘtre  blessĂ© dans cette guerre. Pour l’instant, je ne peux pas penser avenir, parce que pour penser l’avenir du pays, il faut d’abord ĂȘtre sĂ»r qu’on est actif, et capable de contribuer Ă  quelque chose. Et c’est aprĂšs ma guĂ©rison que je pourrai y penser.

Baruti Kamana