‘It was a horrible moment’

A pouring rain slaps meter-high tents, some of which are covered by white tarp while others are sheltered by only tree leaves.  Slippery alleys of mud separate hundreds of these makeshift lodges. Children struggle to find small rocks or scraps of wood for their games. Adults scream neediness to whoever approaches them. A wind of despair permeates the environment; it is the atmosphere of the war. It is here that Alice* lives. She left her village with her four children and her husband in July to settle in the internally displaced persons camp of Kanyaruchinya, which lays 12km outside the city of Goma. Alice is concerned about the health and education of her children, and in her heart hides a secret: she survived a rape in June 2012.

 

Alice was in the field when she saw two men approaching, each with a stick in their hand. She did not shout because she had thought at first that they were only visitors. They quickly proved differently, over powering her and raping her. “It was a horrible moment because I did not imagine myself that it could arrive one day,” she said. She guards this bad memory that she can share neither with her husband nor with her friends for fear of destroying her marriage and being rejected by her community.

 

Tears hide behind her eyes as she adds, “My husband is very nasty, I cannot dare to speak to him about it. I’m sure that if he hears, he will throw me out of the house “. Since then, Alice suffers pain in the lower part of her stomach and around her hip. Today, she receives medical and psychosocial support from HEAL Africa. Her wish is to be cured and to return back to her village. This requires restoring a lasting peace.

 

Alice is one of the 3,696 women, identified by HEAL Africa, who suffered sexual violence from January until September 2012. For Emmanuel Baabo, coordinator of a project on gender based violence at HEAL Africa, it is obvious that the current war in North Kivu has a costly effect on the women in the community. The fleeing population faces daily insecurity, and the women must continue to work in zones with minimal protection to make ends meet. Criminals take advantage of the instability and chaos by raping women and children.

 

From January until September 2012, 5,779 women survivors of sexual violence have received psychosocial, economic, medical or legal support from HEAL Africa. HEAL Africa, based in Goma in the province of North Kivu, has supported this vulnerable population for over ten years.  We humbly request your support in continuing to serve this population.

 

*Name has been changed to protect identity

 

Une pluie torrentielle frappe sur des tentes de 1 mètre de hauteur. Les unes sont  couvertes de bâche de couleur blanche tandis que les autres de feuille de bananier. Des ruelles glissantes de boue séparent des centaines de ces logis entassées en bloc. Des enfants trouvent à peine des petites espaces vides pour leur jeu. Des adultes crient misère à quiconque les approche. Un vent de désespoir, une ambiance des déplacés de guerre. C’est là que vit Alice[1]. Elle a quitté son village avec ses 4 enfants et son mari en juillet pour s’installer dans le camp des déplacés de Kanyaruchinya à 12km de la ville de Goma. Alice a dans sa tête des questions sur la santé de ses enfants et leur éducation. Et dans son cœur se cache un secret : Elle a survécu à un viol en juin 2012.

 

 Alice était dans son champ quand elle a vu deux hommes qui avançaient vers elle, chacun avec un bâton à la main. Elle n’a pas crié car elle avait d’abord pensé que c’était ses visiteurs. Mais soudainement ils sont devenus ses pires ennemis. Ils l’ont prise par la force et l’ont violée. « C’était un moment horrible car je ne m’imaginais pas que cela pourrait m’arriver un jour » disait-elle. Elle en garde un mauvais souvenir, qu’elle ne pourra partager ni à son mari ni à ses amis par peur de séparation de son couple  et de rejet dans sa communauté. Les larmes à peine dissimulées derrière ses yeux, elle ajouta : « Mon mari est très méchant, je ne peux oser lui en parler. C’est sûre que s’il apprend, il me chassera de la maison » ajoute-t-elle. Depuis lors, Alice a des douleurs au bas ventre et autour de la hanche. Elle reçoit un appui médical et psycho-social de HEAL Africa. Son souhait est qu’elle guérisse et qu’elle rentre dans son village. Cela nécessite le rétablissement d’une paix durable.

 

 Pour le moment, elle fait partie de 3696 femmes identifiées par HEAL Africa, qui ont été abusées sexuellement dans la période de janvier à septembre 2012. Pour Emmanuel Baabo, coordonnateur d’un projet sur violences basées sur le genre à HEAL Africa, il est évident que la guerre actuelle au Nord Kivu vulnérabilise davantage les femmes. La population n’est pas sécurisée avant et pendant le déplacement. Les femmes sont obligées de travailler dans des zones sans un minimum de sécurité. Pendant la fuite, des malfaiteurs en profitent en violant des femmes et des enfants sans que personne ne les inquiète.

 

 Au total 5779 femmes survivantes des violences basées sur le genre ont reçu un appui soit psycho-social, économique, médicale ou juridique de la part de HEAL Africa de janvier à septembre 2012. HEAL Africa est une organisation non gouvernementale ayant son siège à Goma, capitale de la province du Nord Kivu. Elle donne son appui aux vulnérables depuis plus de dix ans.